Ce que veut dire être développeur freelance en 7 points clés

Un indice, ça ne veut pas dire se la couler douce au soleil avec son ordinateur sur la plage.

Article publié le 07/09/2020, dernière mise à jour le 21/09/2023

Lorsque j'accompagne les écoles de code en tant que juré, il m'arrive de tomber sur des étudiants qui envisagent de devenir freelance dès leur sortie d'école.

Mais je tombe aussi parfois sur des étudiants dont les entreprises qui les ont accueillis en stage leur proposent de les employer en tant que freelance !

Oui oui, vous avez bien lu...

Et bien souvent ces élèves sont tentés d'accepter, sans vraiment comprendre ce qu'implique leur future vie de freelance, les avantages mais aussi les inconvénients avec lesquels on vit au jour le jour.

Voici ce qu'est ma vision de l'indépendance dans le monde du développement web au travers de mes 4 années d'expériences de ce statut !

1 - Devoir bien se vendre

C'est l'une des clés pour arriver à survivre. Ajouter son profil sur une plateforme de freelance comme Malt ne suffit pas à vous faire crouler sous les demandes clients, et surtout une prise de contact ne signifie pas que vous allez décrocher le contrat.

Bien souvent, une entreprise contacte plusieurs freelances afin d'évaluer avec lequel elle a le plus envie de collaborer, et si vous n'êtes pas un minimum vendeur dans l'âme, vous avez intérêt à avoir de sacrées bonnes expériences à montrer pour vous en sortir !

Savoir bien se vendre, c'est aussi savoir estimer ses temps pour ne pas se retrouver floué lors de la réalisation du projet. Bien sûr on s'améliore avec le temps et j'ai moi-même fait des erreurs sur mes premiers contrats, mais il va vous falloir devenir bon très vite.

2 - Avoir des revenus inégaux

Je pense que la période actuelle démontre de manière parfaite ce point-ci, mais même sans parler du Covid-19, c'est l'une des plus grosses différences avec le statut de salarié.

Il vous est possible de ne rien gagner pendant plus de deux mois avant de toucher le paiement d'un contrat de 10000€ le mois d'après, la gestion de votre budget pro et perso fait alors partie intégrante de votre vie privée quotidienne.

Il faut aussi prendre en compte les annulations de projets, les (nombreux) retards de paiements clients et apprendre à faire payer des acomptes avant le lancement des projets.

Par exemple en 2019, l'un de mes anciens clients est parti en liquidation judiciaire et j'ai vu une facture de plus de 2000€ s'envoler, et je ne suis pas le seul à qui ça arrive !

3 - Être responsable de ses réussites mais aussi de ses échecs

Lorsque vous travaillez en tant que salarié, c'est votre employeur qui reçoit les plaintes des clients, les retours positifs et les retours négatifs. Ensuite libre à l'entreprise de décider de la manière dont elle fait remonter le message aux équipes.

Mais en indépendant, votre employeur, c'est vous. Un bug (ou une faille de sécurité) fait perdre de l'argent à votre client : c'est vous le responsable. Et si au contraire tout se passe bien, vous venez sûrement de gagner un client à vie qui fera appel à vous dès qu'il en aura besoin !

A noter qu'un développeur web n'a aucune obligation de souscrire à une assurance de responsabilité professionnelle, mais qu'il est quand même conseillé d'en contracter une pour plus de sérénité.

4 - Devoir être autonome et savoir s’organiser

Il n'est pas rare d'être contacté par des clients qui ne possèdent aucune équipe de développement en interne et de devoir gérer l'entièreté de la technique du projet, tout en étant capable de remonter les bonnes informations au bon moment et qu'elles soient compréhensibles par le client.

Vous n'aurez donc parfois aucune aide technique et vos seuls compagnons seront votre moteur de recherche et votre outil de gestion des tâches !

Savoir alerter son équipe est essentiel en entreprise, mais savoir alerter son client en indépendant devient alors vital !

4 - Faire de l'administratif

Créer son entreprise, trouver un logiciel comptable pour y faire ses devis et factures (non, Excel c'est fini !), payer ses cotisations et même parfois calculer sa TVA, même si vous détestez l'administratif, c'est incontournable.

Et même si la comptabilité d'un auto-entrepreneur est simplifiée, il va vous falloir un certain temps avant d'être à l'aise avec tous les termes employés et d'être sûr de ne pas faire d'erreur dans vos déclarations !

5 - Travailler souvent seul

Ce que vous avez pu voir pendant le confinement représente bien la capacité d'adaptation de certains à travailler seul chez eux, tandis que c'est impossible pour d'autres.

Lorsque l'on est freelance, on peut parfois être amené à travailler dans les bureaux de nos clients pour un temps, mais aussi devoir travailler seul (ou dans un coworking) de temps à autres.

Pour le coworking, travailler à côté d'autres gens ne veut pas dire travailler avec ces personnes, la nuance peut sembler mince, mais elle est bien réelle !

7 - Être libre, ou presque...

C'est l'équivalent du Saint-Graal pour toutes les personnes qui se lancent en indépendant, se libérer du joug d'un patron, des horaires fixes et autres obligations de travailler dans un endroit donné.

Et c'est vrai, être indépendant signifie gagner en liberté d'action, mais à dire qu'il n'y à qu'un pas pour devenir "digital nomad" et voyager toute l'année tout en travaillant à distance, c'est un doux fantasme !

Votre patron maintenant, ce sont vos clients, car ce sont eux qui vous font vivre et que vous avez envie de satisfaire pour continuer de travailler avec eux.

Oui c'est vrai, vous pouvez partir en vacances du jour au lendemain, sauf si vous avez un projet qui doit sortir plus vite que prévu, ou sur lequel vous avez du retard, ou parce que vous n'avez pas encore décroché de contrat pour les semaines à venir, etc...

On se retrouve parfois avec des clients qui dépassent des limites que même votre ancien patron n'aurait jamais dépassé !

Conclusion

Je vous rassure, j'adore le fait d'être indépendant et je ne l'échangerais pour rien au monde pour l'instant, et même si cet article semble dire le contraire c'est parce qu'il est inspiré de mes débuts, et c'est la partie la plus compliquée de l'aventure.

Personnellement j'ai vraiment commencé à m'éclater en tant que freelance depuis deux ans, à pouvoir choisir les projets sur lesquels je travaille, à avoir une vie plus sereine que lorsque j'étais employé.

Mais comme on passe tous forcément par le début, et que beaucoup vendent le fait d'être indépendant comme "Devenez riche en 1 an", j'ai décidé de démystifier ce statut et de raconter la vérité, rien que la vérité !

Mais si vous êtes quelqu'un d'autonome, qui sait bien parler, qui aime un peu le business et le contact client, que vous êtes un bon développeur (ou développeuse) et que vous êtes persévérant, le statut de freelance est peut-être fait pour vous !


Brooke Cagle sur Unsplash

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